14. ELISABETH BRICHET

Elisabeth Brichet a été enlevée le 20 Décembre 1989 dans la banlieue de Namur en Belgique. Elle avait 12 ans. Elle venait de passer l’après midi chez une amie. Elle a disparu en rentrant chez elle. L’instruction menée au Tribunal de Namur pendant 14 ans n’a pas abouti. Il a fallu les aveux de Monique Olivier en Juin 2004, pus les auditions de Michel Fourniret devant les enquêteurs belges pour que ses parents apprennent les circonstances de sa disparition.

Je croyais que la vie était faite pour toi. Je me suis trompée lourdement. Ce sont tes qualités qui t’on menée à la mort. Ce n’est pas de ta faute. Tu savais qu’il ne fallait pas monter dans une voiture, mais voilà, poursuit la mère d’Elisabeth devant la Cour, il y avait un bébé malade à l’arrière et il fallait trouver un médecin. Montrez mois vos mains, dit-elle à Fourniret, celle qui l’ont étranglée. Vous êtes un pitoyable bouffon, et vous Madame, vous la lui avez offerte.”
Tu étais lumineuse Elisabeth et par l’incurie de la justice ton assassinat a duré 15 ans. Encore un dernier effort et puis on te laissera reposer en paix. Je voudrais que la souffrance de ces parents et enfants serve à améliorer le système judiciaire qui ne sait pas nous protéger de ces prédateurs. Tu as été courageuse, Elisabeth. Tu voulais être juge. C’était peut-être un intuition.”
“Michel Fourniret, le vieil avocat que je suis à été bouleversé par ce que vous avez dit aux enquêteurs : dans ma mémoire s’est fixé le souvenir d’une jeune fille blonde à la distinction naturelle. Elle avait la silhouette d’une danseuse classique. Je vous demande simplement, poursuit Paul Lombard, de nous faire le portrait de cette ballerine qui n’effleurait pas le sol et une vous avez transformée en loque. C’est votre seule chance de montrer que vous êtes un homme.”
MIchel Fourniret paraît déstabilisé, il laisse croire un instant qu’il va céder. Il prend l’air inspiré d’un homme sensible, mais c’est pour mieux garder la main. « Si j’allais vers vous, je ne voudrais pas le faire à moitié, et je ne peux pas le faire en public.” Le calvaire d’Elisabeth enlevée alors qu’elle sortait de chez une amie, figure au dossier, en détail. Elles avaient parlé des garçons, fait des blagues au téléphone…et elle se retrouve dans la petite maison de Floing, attachée sur le lit, enivrée, préparée par Monique Olivier pour que son mari tente de la violer… en vain. Nouvel échec quelques heures plus tard au Château de Sautou. Alors il l’étrangle en joignant la parole au geste: “ Le voyage se termine, c’est fini”.

Monique Derrien

Reporter puis grand reporter à Radio France de 1987 à 2016. Prix du Grand Reportage de Radio France. Chronique judiciaire régulière et assidue des petits et grands procés : Chanal, Heaulme, Fourniret. Attention soutenue sur les audiences et faits de société et sur la politique, un peu. Parce qu'ils disent presque tout du monde qui nous entoure. Intérêt marqué pour la culture, la gastronomie et le champagne. Celui qui se boit et celui qui a su si bien se vendre jusqu'ici.

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