VILLA DOUCE, UNE RENAISSANCE ANNONCÉE

SOUS LES AUSPICES DE LA  CHAMPAGNE, DE LA VIGNE ET DU VIN

La nouvelle vocation de la Villa Douce de Reims est une bienheureuse conséquence du retour à l’équilibre financier de l’Université de Reims Champagne Ardenne. Car il n’est désormais plus question de vendre ce joyau rémois de l’Art Déco, qui abrite encore le siège de l’URCCA, pour renflouer ses caisses des quelques 4 millions qu’aurait pu rapporter le bâtiment. Et comme une opportunité n’arrive jamais seule, les services administratifs qui en occupent aujourd’hui encore les 2500 M2 seront bientôt transférés sur un nouveau site au coeur du quartier Croix Rouge. Encore fallait-il imaginer un avenir à ce lieu mythique pour l’habiter autrement. Fortement encouragé par Guillaume Gellé, président de l’Université, Tony Verbicaro a conceptualisé un projet taillé à la fois pour cette belle maison et pour la structure qu’il dirige. Voilà comment, l’une abritant l’autre, l’Institut Chappaz de la Vigne et du Vin en Champagne est appelé, dans un avenir assez proche, à former ses étudiants au 9 boulevard de la Paix à Reims.  Guillaume Gellé l’a récemment annoncé devant le Club de la Presse de Champagne Ardenne. Mais rien n’interdit de voir plus grand .

BISSINGER, L’AUTRE VILLA

Il existe au delà de la montagne de Reims, une autre villa prestigieuse du nom de Bissinger. Accrochée aux côteaux  d’Aÿ-Champagne, cette ancienne maison de négoce est devenue un institut du champagne voilà 22 ans à l’initiative du regretté Pierre Cheval. Une école privée du champagne, autrement dit, destinée aux amateurs éclairés ou curieux, une maison du champagne vouée à sa connaissance, à son histoire, à sa culture. Comment ne pas penser à un mariage de la villa des vignes avec l’institut rémois, fut-il une émanation de l’Université ? L’alliance public-privé est audacieuse, voire iconoclaste. Elle bouscule les idées reçues et l’image d’archaïsme et de lenteur de l’Université. Mais il suffit d’oser. A l’horizon 2021, l’Institut Georges Chappaz de la vigne et du vin pourrait ainsi avoir deux adresses, l’une à Reims et l’autre à Aÿ. Il faudra bien sûr en passer par la création d’un structure réunissant l’Université et tous les acteurs publics et privés impliqués dans le projet.

FONDATION PARTENARIALE

La solution juridique existe. Il s’agit d’une fondation partenariale de droit privé, autonome, qui permet d’en réunir tous les partenaires dans un même conseil d’administration : d’abord l’Université et la Communauté de Commune de la Grande Vallée de la Marne (qui soutient aujourd’hui le fonctionnement associatif de la Villa Bissinger). S’y joindront les collectivités concernées par le développement économique, culturel, touristique d’un projet vigne et vin en Champagne.
Le Comité Champagne y aurait  sa place, mais aussi des donateurs privés, particuliers ou maisons de champagne, banques ou grandes écoles renforçant ainsi une fondation  conforme à la diversité du champagne.

DEUX SITES ACQUIS À LA CAUSE DU CHAMPAGNE

Les villas de Reims et d’Aÿ pourront ainsi accueillir les étudiants de l’institut Chappaz, autant que ceux des filières liées à la vigne et au vin  de l’Université de Reims. Mais elles seront aussi le lieu de conférences et de dégustations qui, faut-il le rappeler, ont déjà attiré un public international de passionnés à Aÿ. Elles s’ouvriront à des programmes de recherche et de formations labellisées aux métiers du champagne, dont chacun perçoit aujourd’hui l’urgente nécessité. L’architecture exceptionnelle de la Villa Douce mérite, à elle seule, de figurer dans le circuit touristique de la ville de Reims. Elle deviendrait incontournable si son offre se complétait d’un volet culturel en devenant l’écrin des oeuvres d’art dédiées à la Champagne qui dorment souvent dans les sous-sols des musées. La Mission UNESCO devrait évidemment s’y sentir chez elle. La création enfin d’un lieu de dégustation pédagogique favoriserait  une initiation éclairée aux subtilités  du roi des vins. La demande est forte car Reims est une étape incontournable pour tous les visiteurs de la Champagne.

 

Monique Derrien

Reporter puis grand reporter à Radio France de 1987 à 2016. Prix du Grand Reportage de Radio France. Chronique judiciaire régulière et assidue des petits et grands procés : Chanal, Heaulme, Fourniret. Attention soutenue sur les audiences et faits de société et sur la politique, un peu. Parce qu'ils disent presque tout du monde qui nous entoure. Intérêt marqué pour la culture, la gastronomie et le champagne. Celui qui se boit et celui qui a su si bien se vendre jusqu'ici.

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