Un mois après leur condamnation à 14 ans de réclusion criminelle, ils espéraient sortir des geôles. En attendant leur procès en appel, deux des trois hommes condamnés devant les Assises de la Marne pour la mort de Bastien Payet ont sollicité leur remise en liberté. Mais la chambre de l’Instruction de la Cour d’Appel de Reims a rejeté cette demande.
Les agresseurs de Bastien Payet resteront sous les verrous, au moins jusqu’à leur procès en appel. Il se tiendra sans doute à Charlevilles-Mézières d’ici quelques mois. Après un procès de 10 jours devant la Cour d’Assises de la Marne, ils ont été condamnés à 14 ans de réclusion criminelle le 4 Avril 2025. Deux d’entre eux, Enzo Endolini, et Osman Dogan espéraient pourtant retrouver leur liberté.
COMME EN PREMIÈRE INSTANCE
Maître Mourad Benkoussa défend Osman Dogan. Devant la Chambre de l’Instruction de la Cour d’Appel de Reims, il a évidemment rappelé que le Ministère Public avait requis l’acquittement de son client faute d’éléments à charge suffisant. Les jurés n’ont pas suivi cette réquisition et Osman Dogan a été condamné à la même peine que ses coaccusés. Mais son maintien en détention jusqu’au procès en appel lui semblait difficilement explicable, d’autant plus qu’il a comparu libre en première instance, tout comme Enzo Andolini. Son avocat, Maitre Steeve Ruben, a de son côté insisté sur la personnalité et le parcours de son client. Jamais condamné, ce jeune homme de 26 ans a vécu la disparition tragique de sa mère. Il lutte par ailleurs contre un cancer des os qui lui a valu l’ablation d’un tibia, ce qui aurait dû justifier, selon son avocat, qu’on le laisse libre jusqu’à son procès en appel.
RESPECTER L’OPINION
Mais quelle serait la portée du verdict de la Cour d’Assises si deux des accusés étaient libérés un mois plus tard. C’est l’argument majeur que les deux avocates des parties civiles, Maitre Fanny Quentin et Maître Pauline Manesse, ont opposé aux accusés. Elles ont rappelé la salle comble tout au long des 10 jours de ce procès, LIRE ICI , l’immense intérêt que la population a pu prendre à ce dossier. Ce tabassage à mort d’un étudiant de 23 ans parce qu’il ose recadrer les acteurs d’un harcèlement de rue sur les jeunes filles qui marchent avec lui a bouleversé l’opinion. Leur remise en liberté ne serait pas comprise ont insisté les deux avocates. Le troisième accusé, Oussama Zeroual, formellement reconnu par un des témoins de la scène, était libre lui aussi avant sa condamnation à 14 ans de réclusion. Mais il n’a pas sollicité sa libération en attendant son procès en appel.