Les aveux de l’ancien cadre financier du Foyer Saint Remi, à Reims, ont permis à l’enquête de faire un bond. Il est aujourd’hui renvoyé devant le tribunal correctionnel pour des détournements de fonds qui se comptent en milliers d’euros. Ce rebondissement intervient deux mois après que le Conseil des Prud’hommes, saisi pour harcèlement moral, ait octroyé 57 000 euros d’indemnités à ce salarié licencié par la maison d’enfants.
Au moment où le litige opposant Benoît Machuel au Foyer Saint Remi était jugé par le Conseil des Prud’hommes, le cadre financier faisait déjà l’objet d’une plainte pour « abus de confiance », élargie à des « détournements de fonds » par le Parquet de Reims.
UN LITIGE JUGÉ…SANS ATTENDRE
Cette procédure aurait justifié, selon l’avocate de l’employeur un « sursis à statuer » de la part du Conseil des Prud’hommes. À l’audience, Maître Vanessa Lehmann suggérait autrement dit qu’on attende l’issue des poursuites pénales pour juger des faits reprochés au Foyer Saint Remi, en toute connaissance de cause. Mais le Conseil des Prud’hommes a rejeté cette demande, accordant dans son jugement des avantages substantiels à Benoit Machuel…soit plus de 57 000 euros. L’intéressé serait prêt aujourd’hui à y renoncer, s’engageant même à rembourser les sommes qu’il reconnaît avoir détournées quand il était en fonction. Il sera jugé en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) en Septembre prochain.
UNE STRUCTURE MISE À MAL
Le Foyer Saint Rémi, pour sa part, a fait appel du jugement prud’homal non seulement pour le dossier Machuel, mais aussi pour celui qui se rapporte au licenciement pour faute grave d’Olivier Grasset. Les deux affaires ayant été jugées dans une audience unique le 30 Avril dernier. Olivier Grasset a débuté au Foyer Saint Rémi comme éducateur en 1995. Il en était le directeur adjoint quand il a été remercié en Juin 2023. Il a été entendu dans le cadre de l’enquête qui concerne Benoit Machuel, sans être inquiété. Le jugement du Conseil des Prud’hommes a octroyé …180 000 euros d’indemnités à ce salarié. Rapporté à un budget annuel de 3 millions d’euros, il s’agit d’un véritable coup de massue pour cette Maison d’Enfants à Caractère Social régie sous un régime associatif. L’appel de la décision prudhommale est évidemment lié à l’importance de cette somme, sans parler de la sanction particulièrement sévère d’un Conseil d’Administration qui ne ménage pas ses efforts pour accompagner des enfants en grande difficultés.