La comparution au Tribunal Correctionnel de l’ancien cadre du Foyer Saint Remi de Reims a été annoncée au cœur de l’été (lire ICI). Elle vient de se dérouler, sans surprise, en « comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité », autrement dit « plaider coupable ». L’ex comptable rembourse 11 800 euros. Sa condamnation à 6 mois de prison avec sursis simple ne sera pas mentionnée au B2 du casier judiciaire.
Après la contestation de son licenciement par le Foyer Saint Remi, le Conseil des Prudhommes lui a attribué 57 000 euros de dommages intérêts en Mai dernier. Et ceci sans attendre la clôture de l’enquête dont il faisait l’objet pour des détournements de fonds. La demande d’un sursis à statuer, clairement formulée à l’audience prud’homale par l’avocate du foyer Vanessa Lehmann, n’avait pas été suivie. Mais une enquête de la brigade financière a changé la donne.
DÉTOURNEMENTS AVOUÉS ET REMBOURSÉS
Benoit Machuel a en effet reconnu depuis le détournement à son profit de 4774 euros, tout comme des chèques falsifiés pour son compte entre Mai 2019 et Juillet 2021, pour un montant de 7018 euros. « De l’argent destiné aux gosses » a déploré à l’audience l’avocat de la maison d’enfants, Mourad Benkoussa. Sans rapport avec le Foyer Saint Remi, le sexagénaire aujourd’hui sans emploi doit aussi justifier d’une somme de 45 000 euros transférés sans aucune déclaration depuis un compte en Suisse après le décès de sa mère. Les accords conclus au terme de la récente audience en CRPC, ont permis à Benoit Machuel de rembourser l’intégralité des sommes ponctionnées au dépens du Foyer Saint Remi quand y il assurait les fonctions de comptable. Il devra par ailleurs verser 600 euros à son ex employeur au titre du préjudice moral, et 1000 euros de frais de justice. Il renonce aussi aux indemnités qui lui avaient été accordées par le Conseil des Prudhommes.
LES PRUD’HOMMES EN APPEL
Ceci n’a pas empêché le Foyer Saint Rémi de faire appel non seulement du jugement dont l’ex comptable a bénéficié, mais aussi de celui qui a été rendu en faveur d’un autre cadre de la maison d’enfants. Olivier Grasset, licencié après 28 ans de service, a été gratifié quant à lui d’indemnités logiquement élevées, proches de 190 000 euros. Les deux dossiers seront donc rejugés en appel. Olivier Grasset s’était notamment vu reprocher d’avoir nui à l’intégration d’une nouvelle directrice en laquelle le Conseil d’Administration du Foyer avait mis beaucoup d’espoir…Nadège Herter a pourtant été rapidement mise à pied après son embauche. La plainte dont elle fait l’objet depuis, pour abus de confiance, court toujours. Aujourd’hui Josselin Parenté, le nouveau directeur du foyer, et le Conseil d’administration présidé par François le Bœuf s’appliquent surtout à redresser la structure dans l’intérêt des enfants placés dont elle a la charge. L’entreprise est en bonne voie.