CONTRE LES FÊTES QUI TUENT, LA LETTRE D’UNE MÈRE MEURTRIE À BRIGITTE MACRON

Le décès d’un étudiant de la faculté dentaire de Rennes au cours d’un  week-end d’intégration est venu le rappeler : les grandes réjouissances sont trop souvent  mortelles. Quinze jours plus tôt, à Ferrières-en-Brie (Seine et Marne), c’est une jeune homme de 23 ans qui avait perdu la vie au cours d’une rave party. Et la douleur de Sylvie Herbin n’en est que plus vive. Cette commerçante rémoise a perdu son fils  dans des circonstances similaires voilà tout juste 3 ans. Maxime avait 25 ans, il était ingénieur et peu familier de ce type de manifestation. Il a donc ingéré sans méfiance une goutte de NBMOe. Car cette drogue de synthèse proche de la cocaïne a circulé librement au cours de la soirée psychédélique du 5 octobre 2014 dans les environs d’Amiens. Sa mère vient de prendre la plume pour alerter Brigitte Macron. Parce qu’elle considère que ces pratiques festives très dangereuses ne devraient pas être aussi largement tolérées.

 

A Ferrières-en-Brie comme à Rennes, la consommation de produits stupéfiants et (ou) d’alcool semble liée aux décès de ces deux jeunes gens. Et dans les deux cas les Procureurs de la République (de Meaux et  de Rennes) sont peu enclin à communiquer. Faut-il y voir une banalisation des dégâts collatéraux de ces fêtes ? A moins que les investigations ne soient pas aisées dans ce genre de dossier. C’est ce qu’affirme Alexandre de Bosshère, Procureur de la République à Amiens. Malgré l’attention qu’il y porte, la plainte des parents de Maxime pour homicide involontaire n’a toujours pas abouti parce que les infractions sont très difficiles à caractériser. La lettre de Sylvie Herbin veut  donc attirer l’attention de Brigitte Macron, « une maman attentive aux aspirations de la jeunesse », …. sur « une question qui ne rencontre pour l’instant que de l’indifférence . » … »Les organismes publics chargés de la culture et de la jeunesse en France et en Europe peuvent-ils enfin clarifier leur politique à l’égard de ce qui est présenté comme de nouvelles formes d’expressions artistiques, sous le prétextes desquelles sont diffusées des  drogues ? Une étude sérieuse  de ce phénomène et de ses dangers mériterait d’être réalisée. »…. « La mort de Maxime ne sera pas désespérément dépourvue de sens si elle peut contribuer à une prise de conscience. » Dans la marée des 140 missives qui parviennent chaque jour à Brigitte Macron, la lettre de Sylvie Herbin mériterait d’atteindre son but.

Lire par ailleurs « SOIRÉE PSYCHÉDÉLIQUE ET MORTELLE  »   https://www.moniquederrien.com/?p=1031

Monique Derrien

Reporter puis grand reporter à Radio France de 1987 à 2016. Prix du Grand Reportage de Radio France. Chronique judiciaire régulière et assidue des petits et grands procés : Chanal, Heaulme, Fourniret. Attention soutenue sur les audiences et faits de société et sur la politique, un peu. Parce qu'ils disent presque tout du monde qui nous entoure. Intérêt marqué pour la culture, la gastronomie et le champagne. Celui qui se boit et celui qui a su si bien se vendre jusqu'ici.

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