Le corps en partie dénudé de Natacha a été retrouvé sur la plage de Brem-sur-Mer le 24 novembre 1990. Trois jours plus tôt cette adolescente de 13 ans avait disparu sur le parking d’un supermarché de Nantes. Michel Fourniret était à l’affût dans son C15.
Ce jour là les Fourniret sortaient du Tribunal Correctionnel de Nantes. Ils venaient d’etre condamnés à une peine de 4 mois assortis du sursis. Sanction d’une expédition musclée chez l’ex compagnon de Monique Olivier pour y brûler des tableaux qui la représentaient. En sortant du palais de justice ils avaient rendu visite à sa famille, dans cette ville où elle avait grandi. Michel Fourniret a donc pu expliquer aux enquêteurs que l’enlèvement de la fillette ne relevait que de l’improvisation. “La silhouette sur le parking a déclenché le processus.” Et sur le banc des parties civiles les gorges se nouent. Chacun revit l’instant. C’est parce que sa maman a oublié son porte monnaie ce jour là, que Natacha a dû retourner seule à la maison pour le récupérer. Elle y est allée en râlant d’autant plus fort que sa petite sœur refusait de l’accompagner. Christine, l’aînée de la famille, a cru voir Natacha au loin, montant dans une camionnette. Sa mère lui a dit qu’elle rêvait. Jamais, au grand jamais elle ne serait montée avec des inconnus. Mais cette fois, il y avait une femme, Monique Olivier qui a su la convaincre. La mère de Natacha n’est pas au bout de ses souffrances. Il lui faut encore subir le verbiage nauséabond de Fourniret tel qu’il a été livré aux enquêteurs et restitué devant la Cour. “La nécessité de mettre fin à ses jours a été instinctive par une absence de choix. J’ai enfoncé le poinçon jusqu’à la garde à l’endroit où je pensais que se trouvait son cœur. Elle ne s’est pas rendu compte. Elle a dit “je saigne”. J’étais surpris qu’elle m’adresse la parole, alors je l’ai étranglée avec mes mains, certainement beaucoup plus longtemps que nécessaire.”