Deux cent trente cinq mille euros ! La facture est lourde pour l’association qui gère le Foyer Saint-Remi, à Reims. Deux anciens cadres ont contesté leur licenciement par la précédente équipe dirigeante. Le montant des indemnités que leur attribue le Conseil Prud’homal ne facilitera pas le redressement de cette Maison d’Enfants à Caractère Social
Au fil de leurs longues collaborations au Foyer Saint Remi, Benoit Grasset (28 ans d’exercice) et Olivier Machuel (10 ans d’exercice) ont gravi les échelons. Après leur licenciement, les deux anciens cadres se sont donc vus accorder des indemnités conformes au droit du travail…et substantielles. Une décision saluée par Maître Anne Claire Moser Lebrun. L’avocate des deux anciens collaborateurs du foyer pointe une « faute professionnelle lourde » du précédent conseil d’administration.
ERREURS OU NÉGLIGENCES
Ses membres seraient responsables, selon elle, d’avoir engagé une directrice qui aurait bel et ben « caviardé son CV ». LIRE ICI On parle de Nadège Herter, d’ailleurs rapidement licenciée. Et Maitre Moser s’indigne que les administrateurs d’alors n’aient procédé à aucune vérification quand elle a été embauchée, malgré les alertes des deux cadres qu’elle défend et qui ont été licenciés. Sur ce conflit par ailleurs mal géré, le jugement du Conseil des Prud’hommes est donc tombé comme un couperet. Il s’est évidemment appliqué sans aucune prise en compte des difficultés dont le foyer tente de s’extraire depuis quelques mois. Après une période plus que tumultueuse ( LIRE ICI ) le nouveau Conseil d’Administration de l’association qui gère l’établissement met tout en œuvre pour redresser la barre. Mais il est rattrapé par l’histoire compliquée de la maison d’enfants rémoise.
UNE GESTION COÛTEUSE
Rapportés à un budget annuel de 3 millions d’euros, les deux cent vingt cinq mille euros d’indemnités désormais officiellement attribués aux deux cadres licenciés il y a 2 ans, peuvent apparaître comme une mise en péril de la structure. Cette crainte, exprimée au cours de l’audience prud’homale par le directeur François Le Bœuf, est aujourd’hui une réalité. Elle n’éclaircit pas l’avenir des 60 enfants pris en charge dans le foyer de la rue Féry à Reims. Le département, autorité de tutelle du foyer, continue à faire confiance à l’équipe dirigeante actuelle. Et face à ces difficultés, le Président François Le Bœuf ne souhaite pas commenter la condamnation des Prud’hommes. La direction garde le cap et continue à mobiliser les mécènes. Une conférence de l’aventurier et écrivain Nicolas Vannier est ainsi proposée le 4 Juin prochain au Collège Saint Joseph au profit des enfants du foyer.
Le feuilleton judiciaire n’en est pas clos pour autant : tout comme Nadège Herter, Benoit Machuel fait l’objet d’une enquête préliminaire toujours en cours pour abus de confiance.