PÉNURIE DE MASQUE : LES SOLUTIONS DE L’UNIVERSITÉ DE REIMS ET DES INDUSTRIELS

LA FACULTÉ DE REIMS OFFRE DES PROTOTYPES DE MASQUES FABRIQUÉS SUR SES MACHINES 3D

Malgré les contraintes du confinement, une chaîne de solidarité s’est mise en place depuis deux semaines. Elle a déjà permis d’offrir plus de 300 masques aux soignants et aux forces de l’ordre pour les protéger du COVID19.

Sébastien Alix est enseignant à l’EiSine. Cette toute nouvelle école d’ingénieur en science industrielle et numérique basée à Charleville est une composante de l’URCA. Entre l’organisation à distance des cours et des examens, Sébastien Alix prend le temps d’un échange téléphonique pour revenir sur l’origine de l’opération solidaire qui le mobilise. Il parle depuis sa salle de séjour, juste à côté de l’imprimante 3D qui fabrique des masques à visière depuis deux semaines. “Renaud Mignolet, un ancien collègue aujourd’hui président de 3D Métal Industrie a fait appel aux bonnes volontés sur les réseaux sociaux pour se mobiliser dans la production de masques. La société 3D MORPHOZ à Reims a conçu le masque en simplifiant un fichier crée par une société tchèque. Ensuite un de nos ingénieurs, Vincent Marquet, a travaillé sur la redéfinition d’un modèle de conception assistée par ordinateur pour que la fabrication des masques à visière soit plus facile. omme Comme nous sommes tous confinés, l’université nous a donné l’autorisation de déplacer chez nous les machines du Fab Lab (atelier de fabrication numérique) de l’école. On en a  pris une demi douzaine, les plus petites.  Et la fabrication a pu commencer.” Des possesseurs d’imprimantes 3D (des “makers” professionnels ou particuliers passionnés) se sont raccrochés aux wagons. Les élèves de l’école ont évidemment été contactés. C’est donc un réseau de 20 à 30 bénévoles qui impriment des masques chez eux,  à raison d’une pièce produite toutes les deux heures.
Les matériaux sont pour l’instant gratuitement fournis par les partenaires de l’opération, entreprises ou particuliers.

Sébastien Alix

 “Aujourd’hui c’est un produit qui fonctionne bien, commente Sebastien Alix. Quand nous serons libérés du confinement on ne pourra plus continuer à imprimer chez nous mais on pourra transposer vers des procédés plus conventionnels d’injection plastique par exemple, ce qui demandera un peu et plus de temps. Après nous ne sommes pas les seuls, modère l’enseignant. Beaucoup de personnes font ça en France. A la longue il faudra vendre à prix coûtant pour rembourser les matières premières. Mais ça ouvre des perspectives”. En attendant, c’est l’association d’insertion Re’actif, qui se charge de distribuer les masques aux destinataires prioritaires identifiés par l’ARS et la Préfecture des Ardennes.

Monique Derrien

Reporter puis grand reporter à Radio France de 1987 à 2016. Prix du Grand Reportage de Radio France. Chronique judiciaire régulière et assidue des petits et grands procés : Chanal, Heaulme, Fourniret. Attention soutenue sur les audiences et faits de société et sur la politique, un peu. Parce qu'ils disent presque tout du monde qui nous entoure. Intérêt marqué pour la culture, la gastronomie et le champagne. Celui qui se boit et celui qui a su si bien se vendre jusqu'ici.

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