Le bébé était couvert de bleus, il souffrait de fractures des membres inférieurs, de lésions bilatérale de la cornée, et d’une lacération post traumatique du foie. Comme a pu le préciser le Procureur de la république de Reims, François Schneider, l’enquête s’est avérée particulièrement éprouvante, même pour des professionnels aguerris. Elle a fait suite a un signalement du CHU, le 27 Juin dernier. L’enfant de 10 mois venait d’être conduit aux urgences pédiatriques par sa très jeune mère de18 ans à peine, et son compagnon de 26 ans.
Quand la grand mère a découvert les blessures du nourrisson, elle a supplié sa fille de le conduire aux urgences. Il n’aurait peut-être pas survécu sans cette intervention. Les enquêteurs qui sont intervenus ensuite ont été particulièrement impressionnés par les photographies des lesions. La jeune mère a pourtant tenté de leur faire croire qu’elle s’occupait bien de lui.
“LA FOLIE DU CELLOPHANE”
Mais la famille a confirmé qu’elle s’inquiétait beaucoup pour cet enfant négligé par sa mère, sans qu’il soit tenu à l’écart de sa consommation de cannabis, et des fêtes partagées avec son compagnon et leurs amis. Un témoin a pu préciser que l’enfant était laissé à lui même dans un contexte de bagarres et de violences alcoolisées. Il a par ailleurs produit une vidéo terrifiante envoyée sur son portable par le beau père de l’enfant. On le voit emballer entièrement le nourrisson dans un film plastique, en ne laissant qu’un orifice au niveau de la bouche, pour qu’il puisse respirer, comme il l’a expliqué aux enquêteurs. Cette intervention, qualifée de “folie du cellophane” par l’interessé, aurait même déclanché, selon lui, le fou rire de la mère qui tenait le bébé pendant l’intervention.
LA TÊTE EN BAS
La jeune femme a reconnu qu’elle avait eu connaissance de cette vidéo, mais elle a minimisé sa responsabilité en chargeant son compagnon pour ses violences. Après avoir prétendu, devant les médecins, que les blessures étaient dues à des chutes , elle a expliqué aux enquêteurs qu’il portait souvent l’enfant “la tête en bas”, ce qui favorisait les chocs. Elle a par ailleurs décrit la décapitation du chat à laquelle elle a assisté. Son compagnon n’a d’ailleurs pas nié ces violences , reconnaissant avoir coupé le cou de l’animal encore conscient dans le salon de leur appartement avant de jeter ses restes dans la poubelle.
DES ANTÉCÉDENTS SANS SUITE
Une dénonciation anonyme avait mobilisé les services sociaux en Avril dernier pour des faits de délaissement du nourrisson par sa très jeune mère. Comme elle a indiqué qu’elle était domicilée dans la Somme, le dossier a été transmis au parquet d’Amiens. Mais elle est restée à Witry les Reims où elle a pu vivre avec son enfant et son compagnon sans aucun suivi. La jeune femme n’a pas d’antécédents judiciaires mais son compagnon a déjà été condamné à deux reprises pour des violences aggravées qui lui ont valu une peine d’emprisonnement. Le couple est mis en examen pour des actes ce torture et de barbarie sur un mineur, crime passible de 20 ans de réclusion. Le beau père est en outre mis en examen pour des actes de cruauté sur un animal ayant entrainé sa mort.