Christian Brethon, vice-président de l’UIMM, une des branches les plus influentes du MEDEF, fait l’objet d’une plainte. Elle vient d’être déposée au Tribunal Judiciaire de Reims par Maître Rudy Laquille, l’avocat du gérant de 5 start up. Cet ingénieur est devenu l’associé de Christian Brethon en 2015. La plainte dénonce des faits d’escroquerie, recel d’abus de biens sociaux et banqueroute dont le charismatique entrepreneur de la métallurgie serait l’auteur. Elle vise également le comptable Clément Brochon.
Les cinq start up dont il est question étaient promises à un bel avenir. Elles étaient portées par l’inventivité d’un ingénieur particulièrement performant en R&D, recherche et développement. A lui les algorithmes et l’expérimentation, pendant que Clément Brochon se chargeait de trouver le financement d’un développement dont personne ne doutait. On est en 2015. Le comptable dirige une société d’ingénierie financière. Il décroche très facilement les fonds nécessaires auprès de la BPI, Banque Publique d’Investissement.
SUCCESS STORY
Le but est de permettre à l’inventeur de donner toute sa mesure. Clément Brochon a d’abord agi en prestataire de service, avant de s’impliquer plus directement dans la gestion de ces sociétés prometteuses. C’est par son intermédiaire que Christian Brethon entre dans cette success story en 2015. L’industriel de la métallurgie sait usiner les pièces utiles aux prototypes imaginés par l’ingénieur startuper. L’association des deux hommes était une évidence. Mais la prospérité n’est pas au rendez vous. L’inventeur délaisse un temps son laboratoire pour se prolonger dans les comptes de son entreprise. Il découvre très vite des virements importants qui ne sont pas justifiés. Il provoque des Conseils d’Administration pour mettre les choses à plat, mais la situation ne s’éclaircit pas. En 2017 il sollicite le redressement judiciaire de ses 5 sociétés, pour repartir du bon pied après une expertise. Mais rien ne bouge.
UN SYSTÈME OPAQUE
On reste dans l’opacité et cinq ans plus tard, la liquidation judiciaire n’est toujours pas finalisée. Aucune des anomalies signalées n’ont trouvé d’explication. Le dossier piétine. L’inventeur brillant est aujourd’hui considéré comme le seul responsable de l’impressionnant passif de l’entreprise, soit une somme de 2 millions d’euros. Me Laquille affirme que les comptes de son client ont été ponctionné d’une somme de 545 000 euros par son associé Christian Brethon. Ce montant serait indéniablement tracé par de fausses factures payées à sa propre entreprise, la CICA, et par les virements qu’il adressait à une de ses sociétés. C’est la raison de la plainte déposée le 28 Février dernier contre Christian Brethon, vice-président de l’UNIM et contre le comptable Clément Brochon, pour banqueroute, escroquerie et recels d’abus de biens sociaux.
Christian Brethon et Clément Brochon restent injoignables.