Les juristes internationaux du vin viennent d’élire leur nouveau président. Théodore Gorgeopoulos dirige le programme Vin et Droit à l’Université de Reims. Il est aussi le président de l’institut Georges Chappaz de la vigne et du vin. Ce qui lui vaut d’avoir l’œil sur le parcours universitaire d’une centaine d’étudiants passionnés autant que lui par le droit, l’économie le commerce… et le charme du vin.
Ce champenois d’adoption, comme souvent plus chauvin que les autochtones, vient d’être élu président de l’association internationale des juristes du droit de la vigne et du vin (AIDV) pour 3 ans à partir de 2020. C’est évidemment une fierté pour l’institut Georges Chappaz, dont les diverses formations (DU en journalisme du vin, management de l’oenotourisme…) sont le fruit d’une synergie de compétences locales qui ont en commun de valoriser le champagne et la Champagne. La nouvelle responsablilité de Théodore Gorgeopoulos ne devrait pas nuire à cet objectif. La Chaire Jean Monnet en Régulation du Secteur Viticole (dont il est le titulaire à l’Université de Reims) est financée par la l’Union Européenne et l’arrivée de la présidence de l’AIDV en Champagne en fait plus encore une terre de réflexion scientifique internationale autour de la vigne et du vin. Le nouveau président de l’association affiche d’ailleurs ses convictions. » Nous ne sommes pas des lobbyistes mais nous sommes capables, en tant qu’association savante, de dire le droit. L’AIDV s’inquiète pour l’avenir. Elle veut empêcher une commercialisation trop stricte du vin au nom de la santé publique, à l’instar de ce qui se pratique pour le tabac. Et notre association milite pour que le vin ne soit pas considéré comme un danger public, mais comme un bien culturel. » Les 350 membres de l’AIDV oeuvrent depuis plus de 30 ans dans 32 pays. Ils ne sont pas des décideurs politiques, mais on l’aura compris, leurs travaux scientifiques ont un rôle à jouer dans l’infléchissement de préconisations que leur nouveau président qualifie d' »inefficace et peu crédible ». Le débat ne date pas d’hier. Il devient, plus que jamais, champenois surtout quant il s’agit de valoriser l’appellation d’origine comme la production d’un bien public et non pas d’une marque.