En Janvier 2017, Denko Sissoko était retrouvé mort sous la fenêtre de sa chambre. Elle était située au 8ème étage du Foyer Bellevue de Châlons-en-Champagne. Le jeune malien y était hébergé avec 72 autres mineurs isolés (MIE) par le département de la Marne.
Denko Sissoko avait appris quelques jours avant sa mort que sa minorité ne serait sans doute pas reconnue. Ce qui lui interdisait toute prise en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). Le drame a suscité une vive émotion bien au-delà de Châlons-en-Champagne. Une éducatrice avait dénoncé les conditions de la prise en charge des réfugiés mineurs par la Sauvegarde, l’association qui gère le Foyer Bellevue. Les prises de position d’Ibitssaam Bouchaara ont bien failli lui coûter son emploi. Mais la Sauvegarde n’a pas pu aller jusqu’au bout du licenciement de la lanceuse d’alerte. Une première enquête sur la mort du jeune migrant n’avait pas permis de trancher entre l’accident où le suicide.
PAS DE FAUTE
Les investigations concluaient, en tous cas, que le drame ne pouvait pas être imputé aux conditions d’accueil de Denko Sissoko. Ses parents ont estimé le contraire. Il ont déposé une première plainte pour homicide involontaire, rapidement classée sans suite. Une seconde plainte a suivi, cette fois avec constitution de partie civile pour homicide involontaire, délaissement et non assistance à personne en danger. Mais là encore, la Cour d’appel de Reims vient de conclure à un non lieu. Le Défenseur des Droits Jacques Toubon, s’était pourtant montré particulièrement critique sur l’accueil des mineurs par le foyer châlonnais. Lire par ailleurs : Le Défenseur des Droits bouscule la justice L’avocat de la famille de Denko Sissoko partage son analyse. C’est la raison pour laquelle Maître Emmanuel Daoud annonce un pourvoi en cassation.