SUPPORTER CORSE ÉBORGNÉ À REIMS : NI POTEAU, NI FLASH BALL

Reims- Bastia au Stade Delaune le 16 Février 201 6. La rencontre avait été placée sous haute surveillance. Mais toutes les précautions des services de sécurité et de la police n’ont pas pu empêcher les échauffourées qui ont suivi en centre-ville. Elles ont valu des amendes  symboliques aux supporters corses jugés devant la Cour d’Appel de Reims un an plus tard. Mais le véritable drame de cette soirée très mouvementée fait toujours  l’objet d’une instruction séparée, avec saisine de l’IGPN, l’Inspection Générale de la Police Nationale. Car dans les affrontements qui ont opposés la police de Reims aux supporters du SC Bastia, Maxime Beux, alors âgé de 23 ans, a perdu un œil. Définitivement. L’étudiant a toujours affirmé qu’il avait été atteint par un tir de flash ball. Le communiqué de Fabrice Belargent, alors Procureur de la République à Reims,indiquait que la terrible blessure était due à la chute de l’étudiant contre un poteau. Trois années se sont écoulées. Elles ont largement laissé le temps eux enquêteurs d’éplucher les vidéos. Il en ressort qu’aucune des deux parties n’a raison. Maxime Beux n’a pas été blessé par un flashball et il n’a pas davantage percuté de poteau. Sa blessure serait due à un coup de matraque téléscopique, celle qu’utilisait le policier qui tentait de le canaliser, ou de le neutraliser. Le décryptage de cette séquence musclée révélerait qu’ il n’y aurait pas eu volonté délibérée du policier de frapper le supporter à la tête ou au visage. Reste à savoir si le recours à la matraque était adapté à la situation, et dans l’affirmative, si  les gestes du fonctionnaires de police ont été maîtrisés  et proportionnels à une éventuelle infraction de Maxime Beux. Au delà des images, la confrontation prévue à Reims le 9 avril prochain entre les deux protagonistes permettra peut-être de tirer les choses au clair.

Lire par ailleurs : LA CHARGE DES SUPPORTERS BASTIAIS CONTRE LES POLICIERS DE REIMS

Monique Derrien

Reporter puis grand reporter à Radio France de 1987 à 2016. Prix du Grand Reportage de Radio France. Chronique judiciaire régulière et assidue des petits et grands procés : Chanal, Heaulme, Fourniret. Attention soutenue sur les audiences et faits de société et sur la politique, un peu. Parce qu'ils disent presque tout du monde qui nous entoure. Intérêt marqué pour la culture, la gastronomie et le champagne. Celui qui se boit et celui qui a su si bien se vendre jusqu'ici.

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