Les attouchements pédophiles dénoncés en Novembre dernier par 3 anciens scouts de Reims étaient prescrits. Mais l’enquête du SRPJ pointe d’autres faits plus récents. Le prêtre visé par ces accusations vient ainsi d’être mis en examen pour une tentative de viol sur un séminariste jeune majeur.
Le parquet de Reims indique qu’une information judiciaire est ouverte pour tentative de viol, ce qui est un crime passible de la Cour d’Assises. Les faits, qui se sont déroulés à l’étranger, remonteraient à une dizaine d’années. Pour cette tentative de viol sur majeur la prescription est de 20 ans. Elle pourrait donc être poursuivie, contrairement aux attouchements dénoncés par les anciens scouts. Car ces délits ont été révélés plus de 20 ans après la majorité des victimes. Lire ici
TOUT LE MONDE SAVAIT
Rares étaient ceux qui les ignoraient, pourtant, au sein de la communauté catholique. La récente dénonciation officielle des pratiques plus que douteuses du prêtre n’a pas été une surprise pour les fidèles d’un certain âge. En 1999, déja, la communauté catholique avait eu à connaître des dérapages très préoccupants du prêtre. Ces révélations n’ont eu aucune suite judiciaire parce que la faute était inavouable. Le mea culpa de l’Eglise sur la pédophilie cachée des prêtres n’avait pas encore eu lieu. L’archevêque de Reims, Monseigneur de Moulins Beaufort, qui est aussi le Président de la Conférence des Évêques de France, s’est fortement impliqué dans la libération de la parole de ses fidèles. Lire ici
UNE PAROLE LIBÉRÉE ?
En 2021, le rapport de la CIASE, Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Eglise, a bouleversé les consciences. La pédophilie de certains prêtres a cessé d’être un tabou. Les trois plaintes des scouts de Reims devant la justice sont d’ailleurs intervenues peu après, en Novembre dernier. Ils ont indiqué qu’ils n’avaient pas été les seuls à subir les débordements de leur guide spirituel. Car il a sévi parmi les enfants pendant 25 ans, avant d’être finalement affecté à la gestion des archives de de l’Archevêché. Matthieu Bourrette, le Procureur de la République de Reims, s’attendait alors à recevoir davantage de plaintes, dans la foulée des premières dénonciations. Mais cela n’a pas été le cas. Les victimes choisissent encore souvent d’enfouir les mauvais souvenirs.
