Le rapport publié par la Contrôleure Générale des Lieux de Privation de Liberté est sévère . Pour Adeline Hazan, « la surpopulation carcérale porte atteinte à l’ensemble des droits fondamentaux ». Les chiffres ne sont plus une surprise. Ils décortiquent une réalité insoutenable. Le CGLPL avance des moyens d’en sortir.
En juillet dernier, 95 établissement avaient une densité au moins égale à 120%. La surpopulation concerne surtout les maisons d’arrêt pour hommes, le taux global d’occupation y atteint 136,5%. L’ile-de-France, le Sud et l’Outre-mer sont les plus concernés. Les détenus sont contraints de vivre à 3 dans 9M2 avec un matelas par terre, sans intimité ni hygiène. Les toilettes ne sont pas isolées, les salles de douches sont insuffisantes, les promenades sont parfois supprimées, les parloirs avec les avocats sont compliquées, la réinsertion n’est pas préparée…On suffoque.
UN MAL FRANCAIS
Pourquoi la France reste-t-elle un des rares pays où la population carcérale augmente de manière chronique ? Parce que les velléités des politiques d’agir autrement seraient, selon le CGLPL, paralysées par la crainte de l’opinion publique, autrement dit par la sanction de l’électeur. Pour Adeline Hazan, l’idée commune selon laquelle le nombre de détenus est liée à l’état de la délinquance du pays est fausse parce que ce lien est en réalité trés indirect. Et la construction de places nouvelles ne serait pas une réponse adaptée à la surpopulation carcérale.
LES SOLUTIONS EXISTENT
Il y a pourtant des raisons d’espérer puisque la rapport du CGLPL fait état d’initiatives individuelles qui à l’échelon local contribuent à résorber la surpopulation par des dispositifs innovants. Il est à noter que bien des propositions d’Adeline Hazan rejoignent parfois celles de la Conférence des Procureurs de la République, ceux de de Reims et Châlons en Champagne (lire par ailleurs « Prononcer la peine efficace »). Leurs réflexions sosnt une contribution au chantier de la justice lancés par la Garde des Sceaux Nicolle Belloubet. Ils s’interrogent eux aussi sur l’utilité des courtes peines (entre un et six mois) dont les conséquences sont délétères. Ils sont eux aussi favorables à des peines individualisées, adaptées à la personnes, ainsi qu’aux aux alternatives à la détention. Parce qu’elles restent des peines , dit Adeline Hazan, et contrairement à l’idée que s’en fait l’opinion publique.